Paresse Sociale : Stratégies Managériales pour en Limiter les Effets.

 

La force du collectif est l'un des piliers des sociétés humaines. La cohésion, l'entraide et la complémentarité sont des vertus précieuses, aussi dans le sport que dans le monde de l’entreprise. 


Pour autant, le travail en groupe dissimule un risque majeur : la perte de performance, qu’il convient de connaître pour mieux en limiter les effets. 


En effet, la performance d'une équipe est le plus souvent inférieure à la somme des performances individuelles des membres qui la composent. 


Pire encore, elle diminue à mesure que la taille du groupe augmente. Avec seulement 4 membres, la performance chute d'environ 25%, et même de 50% à 8.


Ce phénomène, aussi connu sous le nom d'effet Ringelmann, a été mis en lumière pour la première fois en 1913 par l'universitaire français Maximilien Ringelmann, au cours d'une expérience impliquant plusieurs personnes tirant sur une corde. 


Il a observé que, individuellement, les participants déployaient plus d'énergie qu'en groupe, une observation depuis confirmée par de nombreuses expériences.


CAUSES PRINCIPALES IDENTIFIÉES :


- Perte de coordination : Les pertes liées au manque de coordination augmentent avec la taille du groupe.

  

- Perte d'engagement : Lorsque les membres d'un groupe ne se sentent pas évalués individuellement, ils perdent la vision et le sens de l'objectif.


- Compter sur le meilleur : Lorsqu'un participant est perçu comme plus compétent par les autres, ces derniers réduisent voire cessent leurs efforts.


- Nivellement par le bas : Les plus qualifiés diminuent leur rendement pour s'aligner sur les autres, estimant leurs propres efforts dispensables. 


- Besoin d'équité : Anticiper un relâchement chez les autres, qui pousse à réduire ses efforts. 


COMMENT LE MANAGER PEUT EN PRÉVENIR LES EFFETS :


Certains aspects ont déjà été abordés dans un précédent article sur l'organisation des challenges, recommandant de combiner approches collective et individuelle.


On les retrouve également au sujet de la rémunération des équipes de vente. Entre prime collective, favorable à l’ambiance et commissions individuelles, au service de la performance. 


1. Limiter le nombre de personnes par groupe et au besoin, diviser les grands groupes en sous-groupes.


2. Attribuer à chaque membre de l’équipe, une part de l’objectif global du groupe, correspondant à un niveau de performance cible. 


3. Évevaluer et reconnaître les performances individuelles. L'attention et la reconnaissance accroissent l'engagement individuel, même au sein d'un groupe, et elles limitent la crainte de voir ses efforts dilués ou attribués aux autres.


4. Instiller une dose de compétitivité. La motivation augmente lorsque les efforts individuels sont évalués, et les meilleurs doivent être reconnus ou récompensés.


5. Mettre en place un système d'auto-évaluation du groupe pour développer la prise de conscience collective sur ses performances. 


#management #rh 


Sylvain Bronzino 






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

« Accidental manager » : Comment sortir de l’ombre

Prêt-à-porter, le milieu de gamme a-t-il encore un avenir ?

Les magasins doivent-ils accepter les paiements en cryptomonnaie ?