Les magasins doivent-ils accepter les paiements en cryptomonnaie ?

Il y a deux ans, j’avais répondu non à cette même question. Spoiler : mon avis n’a pas changé.


Depuis l’élection de Donald Trump, considéré comme favorable à ce secteur, les cryptomonnaies ont connu une hausse spectaculaire. Au moment où j’écris ces lignes, le Bitcoin dépasse les 97 000 dollars. Son cours le plus bas remonte à 2010, lorsqu’il valait seulement 0,04 centime.


L’adoption du Bitcoin par le secteur financier traditionnel est désormais une réalité (comme en témoignent les ETF sur le Bitcoin et l’Ethereum), et les particuliers détenant des cryptomonnaies sont de plus en plus nombreux.


En France, 12 % de la population possède des cryptomonnaies, contre seulement 7 % qui détiennent des actions. Ces investisseurs sont plus jeunes que la moyenne et généralement plus à l’aise avec les nouvelles technologies.


C’est une cible qui n’a pas échappé au monde du commerce.


  1. Un exemple concret : Le Printemps et les paiements en cryptomonnaie

Le Printemps permet désormais à ses clients de payer en cryptomonnaie. Le processus est simple :

Le client, détenteur d’un compte Binance, sélectionne une cryptomonnaie dans son portefeuille.

Il scanne un QR code fourni par le magasin.

Il effectue ensuite un virement correspondant au montant dû.


Toutefois, le magasin reçoit la somme convertie directement en euros, évitant ainsi de conserver des cryptomonnaies et de s’exposer à leur volatilité. 


En réalité, il ne s’agit donc pas d’un véritable paiement en cryptomonnaie.


  1. Pourquoi cela reste (encore) une mauvaise idée

En d’autres termes : quel intérêt un investisseur aurait-il à utiliser ses placements pour effectuer un paiement ?


Les cryptomonnaies restent aujourd’hui avant tout des instruments de placement, de trading ou d’épargne à long terme.


Le Bitcoin est souvent perçu comme une réserve de valeur ou un actif numérique, comparable à de l’or, en raison de sa quantité limitée.

Les autres cryptomonnaies (hors memecoins et projets similaires) reposent généralement sur des services ou des projets technologiques, s’apparentant davantage à des actions.


  1. Le problème de la volatilité

La volatilité extrême des cryptomonnaies représente un obstacle majeur pour leur adoption comme moyen de paiement. Le prix changerait plusieurs fois par heure !


Prenons l’exemple du Bitcoin :

Cette année, sa valeur a progressé de 160 %.

Mais par le passé, il a également subi des baisses drastiques, parfois encore plus importantes.


Accepter un paiement directement en cryptomonnaie ferait courir un risque significatif aux commerçants.


  1. conclusion


À mon avis, à l’exception d’un objectif visant à séduire une clientèle jeune et à moderniser leur image en suivant les tendances actuelles, les commerçants n’ont pas encore d’intérêt à accepter les paiements en cryptomonnaie. Et s’ils le font, la conversion immédiate en euros reste une option largement préférable.

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