Seconde main : Les marques doivent-elles l'intégrer dans leurs magasins ?

La seconde main, phénomène qui prend de l’ampleur dans la société, est présentée comme un mode de consommation vertueux.


Pour autant, les marques doivent-elles participer en allouant une partie de leurs surfaces de vente à ce marché ?


LES INTÉRÊTS : 


1. La RSE:

L'intégration de la seconde main peut être perçue comme un engagement concret envers le développement durable, répondant aux attentes croissantes des consommateurs soucieux de l'impact environnemental. Cela peut améliorer l'image des marques et renforcer la fidélité des clients.


2. Élargissement de l'Offre :

Proposer des produits d'occasion permet aux marques d'élargir leur offre, touchant ainsi une clientèle recherchant des options abordables et écologiques, deux moteurs clés de la seconde main que l'offre classique pourrait ne pas satisfaire.


3. Tendance à la Consommation Circulaire :

S'aligner sur la tendance croissante de la consommation circulaire peut positionner les marques en phase avec les préférences de certains consommateurs. Être précurseur peut conférer une légitimité supplémentaire aux yeux des clients.


LES RISQUES : 


1. Impact sur la Marge :

Les produits de seconde main ont des marges plus faibles que les produits neufs, que même une éventuelle plus forte rotation peine à compenser, ce qui peut affecter la rentabilité globale des magasins. 


2. Cannibalisation des Ventes de Produits Neufs :

L'introduction de produits d'occasion peut cannibaliser les ventes de produits neufs. La synchronisation des promotions sur les deux offres peut devenir plus difficile à orchestrer.


3. Complexité Logistique :

La gestion des flux logistiques et des stocks pour les produits d'occasion est plus complexe, nécessitant des systèmes efficaces pour garantir la qualité et la quantité des produits. Recourir à un prestataire spécialisé peut s’avérer indispensable.


4. Maintien de la Qualité :

Les produits de seconde main peuvent varier en termes de qualité, influençant négativement la perception de la marque. Maintenir le même niveau de service, tel que l'échange et le remboursement, n'est pas recommandé.


CONCLUSION : 


L'intégration de la seconde main peut offrir des avantages en termes d’image. Cependant, peu importe le niveau de gamme, cette intégration est complexe et risquée en termes de marges et de cannibalisation. Un risque élevé pour des résultats économiques incertains. 


Le commerce de l’occasion entre particulier reste celui qui, à mon avis, a le plus de sens : Faire des économies tout en réduisant la consommation de matières premières. Mais des effets pervers peuvent apparaître. 


« Tu ne le portes pas ? vends le ! »


En effet, la seconde main peut participer involontairement à la surconsommation qu’elle est censée combattre. Acheter pour revendre déculpabilise et devient un business, juste un moyen de continuer à consommer, entraîner par le rythme de la fast fashion. 

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