Luxe : Un secteur sur la défensive ?
Hermès vient d’acquérir l’immeuble abritant son magasin de la rue de Sèvres à Paris pour un montant estimé à 300 millions d’euros.
Ce type d’investissements menés par des groupes de luxe se multiplie ces deux dernières années :
⁃ LVMH a acquis le bâtiment emblématique du 101 avenue des Champs-Élysées, qui abrite le magasin phare de Louis Vuitton, pour un montant approchant les 900 millions d’euros.
⁃ Le groupe a également acquis un immeuble de 18 000 m² situé au 150 avenue des Champs-Élysées.
⁃ Prada a acquis deux immeubles situés au 724 et 720 Fifth Avenue à New York, pour 835 millions de dollars au total.
⁃ Hermès a acheté un bâtiment de 9 328 m² au 11-15 rue d'Anjou à Paris pour 230 millions d’euros.
⁃ Kering a mis la main sur le bâtiment situé 715-717 Fifth Avenue à New York pour 963 millions de dollars.
⁃ Chanel a acheté les murs de son magasin situé au 42 avenue Montaigne à Paris, pour un montant non divulgué.
1. Une réponse à l’incertitude économique :
Face au ralentissement voire à la baisse de leurs ventes, notamment en raison des crises géopolitiques, de l’inflation et des variations dans les dépenses de consommation, les groupes du secteur apparaissent sur la défensive.
1. Protection contre l'augmentation des loyers :
L'un des principaux motifs pour lesquels les groupes de luxe préfèrent posséder les murs de leurs magasins est d'éviter les hausses constantes des loyers dans les emplacements premium. Ainsi les loyers continueront d’augmenter mais au profit de la holding.
2. Sécurisation des emplacements stratégiques :
Les marques de luxe veulent s'assurer de la pérennité de leur présence dans des lieux emblématiques. Acheter les murs de leurs flagships permet de garantir qu’ils ne seront pas perdus ou que les contrats de location ne seront pas remis en cause.
3. Une stratégie patrimoniale à long terme :
Plutôt que de laisser l’inflation éroder leurs liquidités, les groupes de luxe investissent dans des biens immobiliers prestigieux. Ces bâtiments prennent de la valeur au fil du temps et constituent des actifs solides et recherchés, qui renforcent leur puissance financière.
4. De l’expansion à la consolidation :
Cette évolution de la stratégie, passant de l’ouverture de nouveaux magasins à l’acquisition des murs de ceux déjà existants, reflète un changement de posture des groupes de luxe qui optent apparemment pour une stratégie plus défensive et prudente, dictée par les incertitudes économiques et les menaces géopolitiques.
Sylvain Bronzino
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