Nul n'est irremplaçable ? Pas vraiment, finalement.



Nike, le numéro 1 mondial du sport, avec un chiffre d'affaires de 51 milliards de dollars, a récemment annoncé le retour d’Eliot Hill à la tête de l'entreprise. Pourtant, celui-ci était à la retraite depuis quatre ans, après une carrière de 31 ans au sein du groupe, où il avait débuté comme simple stagiaire avant de gravir tous les échelons. 


Cette décision a été favorablement accueillie par les marchés : l'action de Nike a bondi de près de 8 % à Wall Street.


Une rapide analyse laisse apparaître plusieurs niveaux de lecture possibles :


- Retour en grâce des « boomers », après une période où les plus de 30 ans étaient parfois jugés dépassés.


- Nostalgie ou superstition du "c'était mieux avant".


- Alors que certains experts prédisent que les deux tiers de l'humanité seront remplacés par des IA, le talent humain semble résister.


Personnellement, je vois là la preuve que l'expression, mille fois entendue dans le monde du travail, "nul n'est irremplaçable", est une erreur. Je crois depuis toujours que chaque personne possède un talent qui lui est propre et que, s'il est exploité dans le bon environnement, ce talent devient une force difficile à égaler.


Le retour de d’Elliot Hill n’est pas un cas isolé : 


  • Steve Jobs, licencié d'Apple en 1985, revient en 1997 et orchestre le succès que l'on connaît.


  • Howard Schultz, après avoir quitté Starbucks en 2000, revient en 2008 en tant que PDG pour redresser l'entreprise en pleine crise financière.


  • Bob Iger, ancien PDG de Disney, a également fait un retour remarqué en 2022 pour reprendre les rênes de l'entreprise.


  • Sam Altman, renvoyé d'OpenAI, est réintégré moins de quatre jours après son départ, sous la pression de 700 employés menaçant de démissionner si leur patron ne faisait pas son retour.


  • Le phénomène des salariés boomerang : Il n’y a pas si longtemps, lorsqu'un salarié quittait une entreprise, perçu comme un traître ou quelqu'un qui avait échoué, sa réembauche était impensable. Cependant, confrontées aux difficultés de recrutement, certaines entreprises n'ont d'autre choix que de reconsidérer leurs anciennes recrues. 


En conclusion, le retour d'anciens cadres et employés, autrefois impensable, devient une stratégie plus courante pour les entreprises confrontées à des défis de recrutement et à la recherche de talents éprouvés. 


Cette tendance des salariés "boomerang" démontre qu'au-delà des clichés sur l'irremplaçabilité, certaines compétences et expériences sont tout simplement inestimables. Dans un environnement de plus en plus dominé par l'innovation et les nouvelles technologies, le talent humain, unique et irremplaçable, continue de prouver sa valeur.


Sylvain Bronzino 

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