Rendez-vous dans 10 ans
- Nous sommes en 2034.
La dernière décennie a vu la digitalisation des activités, mener à l’avènement d’un monde nouveau, reléguant celui d’avant à des souvenirs, empreints de nostalgie pour les uns, d’archaïsmes pour les autres.
Les magasins ont tous fermé. Incapables de rivaliser face à la montée en puissance du commerce en ligne.
Plus de vitrines illuminées, plus de vendeurs accueillants. À leur place, des entrepôts, des préparateurs de commandes, bientôt remplacés par des robots.
Plus de restaurants animés, plus de serveurs affairés. Désormais, ce sont des dark kitchens et des drones qui assurent le service.
Après les métros, les taxis et les bus ont tous été remplacés par des véhicules autonomes, sans conducteur.
Les salles de cinéma sont désertes, les acteurs oubliés, les scénaristes effacés. À la place, des abonnements à des chaînes en ligne, des héros virtuels créés par des intelligences artificielles génératrices de contenus.
Les sièges d’entreprise, autrefois symboles de prospérité, ont disparu. Le télétravail et les visioconférences les ont remplacés, réduisant l’interaction humaine à quelques pixels sur un écran.
Dans tous ces domaines, un fait demeure constant : la disparition progressive des intermédiaires humains. Le commerce, autrefois synonyme d’échanges au sens large, s’est restreint à une simple transaction : de l’argent contre un bien ou un service.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Les experts s’accordent sur plusieurs points : il ne pouvait en être autrement. La quête de gains de productivité, après avoir conquis l’agriculture et l’industrie, devait inévitablement s’attaquer au secteur tertiaire.
L’être humain était le maillon faible de cette chaîne. Selon les secteurs, une seule machine peut remplacer des dizaines, voire des milliers de bras et de cerveaux.
Un autre facteur, souvent évoqué, était la rationalisation de l’usage de l’énergie. L’objectif prioritaire fut de réduire drastiquement les déplacements individuels. Tout étant désormais accessible depuis chez soi.
Pour finir, les géants du numérique avaient gagné en influence, au point de modeler la consommation et façonné la société à leur avantage.
- Retour en 2024.
Dystopie ou Prophétie ?
Rien n’est écrit d’avance. Ceci étant, la transition numérique à marche forcée que certains appellent de leurs vœux, épaulée par le développement de l’intelligence artificielle, invitent à la vigilance.
Plus que jamais, il nous appartient, par nos choix, de choisir la société dans laquelle nous souhaitons vivre et travailler.
La productivité n’est qu’un moyen, pas une fin car la richesse de nos vies tient d’abord à la qualité des liens qui nous relient aux autres.
Oui, le e-commerce et l’ia méritent une place, mais pas toute la place.
Préserver la relation humaine et une place digne dans le travail, doivent être des lignes rouges face à une digitalisation qui gagne du terrain.
Sylvain Bronzino
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