Basique Retail : Pourquoi tant de managers doutent de leur légitimité ?

L’autorité est devenue un mot tabou dans notre société. Associée à la domination, à l’autoritarisme ou au pouvoir mal exercé, elle est souvent rejetée sans discernement.


Cette méfiance culturelle vis-à-vis de l’autorité n’épargne pas l’entreprise — et en particulier le management.


Le discours dominant valorise la bienveillance, l’écoute, la posture de coach…

Mais à force de vouloir éviter toute tension, on en arrive à multiplier les petites lâchetés du quotidien qui sapent l’autorité, la légitimité, au point de compromettre l’atteinte des objectifs.  


Résultat : beaucoup de managers ne savent plus très bien s’ils ont encore le droit d’exercer leur rôle.

Ils hésitent à décider, à recadrer, à poser un cadre clair… par peur de paraître durs, rigides ou « pas assez bienveillants ».


 Ce que le management n’est pas


🔸 Ce n’est pas être un ami

Le lien humain est précieux, mais le rôle du manager n’est pas d’être aimé. Chercher l’affection ou l’adhésion permanente, c’est fuir le vrai rôle : trancher, recadrer, arbitrer.


🔸 Ce n’est pas faire de l’animation

Motiver, dynamiser, oui — mais ce n’est pas l’ambiance qui fait tenir une équipe. C’est un cadre clair, des règles justes, et des exigences partagées.


🔸 Ce n’est pas protéger à tout prix

On ne rend service à personne en édulcorant la réalité. La transparence est une marque de respect. Dire ce qui est, même si c’est inconfortable, c’est permettre aux équipes de comprendre, d’agir, de s’adapter.


🔸 Ce n’est pas éviter les conflits

Un conflit ignoré ne disparaît pas : il pourrit l’ambiance. Le courage managérial, c’est aussi d’aller là où c’est difficile. Sans violence, mais sans fuite.


🔸 Ce n’est pas fuir les décisions

Les décisions impopulaires font partie du rôle. Ne pas les prendre, c’est les faire subir par défaut. Et c’est souvent bien plus destructeur qu’un “non” clair et assumé.


 Ce que le management est (ou doit redevenir)


🔹 Un repère

Dans un environnement instable, les équipes ont besoin d’un point fixe. Un manager solide, fiable, qui tient ses engagements et incarne ce qu’il attend des autres.


🔹 Une autorité assumée

L’autorité n’est pas autoritarisme. C’est poser un cadre, décider, rendre des comptes, tenir la ligne. Elle repose sur trois piliers : exemplarité, clarté, courage.


🔹 Un engagement envers le collectif

Le manager n’est pas au service d’individualités isolées, mais d’un groupe, d’une dynamique, d’un cap. Parfois, cela implique de faire des choix qui ne font pas plaisir — mais qui font avancer.


🔹 Une exigence respectueuse

Exiger, ce n’est pas écraser. C’est faire confiance à l’intelligence et à la capacité d’action des collaborateurs. C’est les traiter en adultes, pas en enfants à ménager.


🎯 Bref, un bon manager n’est pas celui qui fait plaisir à tout le monde.

C’est celui qui tient deboutporte les décisionsincarne un cap, et traite son équipe avec loyauté et clarté.


Sylvain Bronzino 

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