Retail : le pouvoir d’achat s’effrite, et ces chiffres le confirment



Quand on parle des difficultés du commerce de détail, la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs est souvent pointée du doigt. L’inflation persistante et la stagnation des salaires en sont les principales causes.


Voici quelques données chiffrées pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène.


📈 Les prix augmentent plus vite que les salaires


Selon l’INSEE, entre 1970 et 2023, les prix à la consommation ont été multipliés par 5,9 (+490 %).

Sur la même période, le salaire net moyen est passé de 600 € à 2 735 €, soit une multiplication par 4,6. 


Autrement dit, les salaires n’ont pas suivi le rythme de l’inflation. 


💸 Le poids croissant des dépenses contraintes


Un autre indicateur  confirme la perte de pouvoir d’achat : le taux des dépenses pré-engagées. Il s’agit des dépenses fixes que les ménages doivent payer avant même de pouvoir consommer librement.


Selon l’INSEE, cela inclut :

Logement : loyers, remboursements d’emprunt, charges, taxes

Énergie : électricité, gaz, fioul

Abonnements : télécoms, internet, transport

Assurances : habitation, auto, santé

Autres charges fixes : frais bancaires, frais de garde ou de scolarité sous contrat


👉 En 1960, ces dépenses représentaient 12 % du revenu des ménages. En 2023, elles en absorbent 30 % !

Ce sont 18 points de plus, pris sur le budget disponible pour l’alimentation, les vêtements ou les loisirs.


🌍 Comparaison internationale



🇺🇸 États-Unis 33 %

🇫🇷 France 30 %

🇩🇪 Allemagne 25 %

🇧🇪 Belgique 25 %

🇳🇱 Pays-Bas 23 %

🇮🇹 Italie 23 %

🇪🇸 Espagne 22 %


📊 PIB nominal vs PIB en parité de pouvoir d’achat


Pour comparer la richesse des pays, on utilise souvent le PIB nominal. En 2023, celui de la France atteignait 3 000 milliards de dollars, ce qui la plaçait au 7ᵉ rang mondial. 


Mais si l’on ajuste ce chiffre à la réalité du coût de la vie (PIB en parité de pouvoir d’achat), la position change : La France se classe 25ᵉ. 


👉 Ce décalage illustre les défis auxquels la France est confrontée : compétitivité et bien sûr pouvoir d’achat.


(Source : Econostrum.info)


✅ Conclusion


La baisse du pouvoir d’achat n’est pas une simple impression. Les chiffres montrent que les prix progressent plus vite que les salaires, et que les dépenses fixes grignotent une part croissante des revenus. Le commerce de détail, qui dépend du revenu disponible des ménages, en subit directement les conséquences. 


Relancer la consommation passe par des mesures concrètes pour alléger les charges des ménages et redynamiser leur capacité à consommer.


Sylvain Bronzino 

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