Richemont fait mieux que LVMH et Kering : Succès incontestable ou reflet d’un marché en mutation ?
Le groupe de luxe Richemont a dévoilé des résultats financiers impressionnants pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2024, clôturé au 31 décembre.
Avec un chiffre d’affaires record de 6,15 milliards d’euros, le groupe affiche une progression de 10 % par rapport à la même période de 2023.
La performance du groupe a été saluée par une hausse de 16% de son titre en bourse, entraînant même LVMH et Kering dans son sillage, dont le cours a progressé de 7,7% malgré des ventes en baisse.
Performances par région :
• Amériques : Les ventes ont bondi de 22 %.
• Europe : Une hausse de 19 %, portée par une consommation domestique dynamique et un afflux de touristes venant notamment d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient.
• Asie-Pacifique : Baisse notable de 18 % des ventes en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao.
Résultats par secteur :
• Bijoux : La division joaillerie, qui représente 73% du chiffre d’affaires, a vu ses ventes grimper de 14 %, atteignant 4,5 milliards d’euros.
• Montres : En revanche, les ventes de montres ont reculé de 8 %.
Si ces résultats témoignent d’une belle résistance dans un marché en ralentissement, plusieurs points méritent d’être analysés :
- Un attrait pour les valeurs refuges ? Le succès de la division joaillerie pourrait être amplifié par les incertitudes économiques. Les consommateurs se tournent vers des biens durables comme les bijoux en métaux précieux.
En 2024, le cours de l’or a progressé de 35 % et celui de l’argent de 29 %, des hausses favorisées par les baisses de taux d’intérêt et les inquiétudes économiques.
- Montres en retrait : Les montres, pourtant des objets de placement et de collection, n’ont pas bénéficié du même engouement. Après une période d’exubérance spéculative, la demande pour certaines marques s’est normalisée et le marché secondaire a même connu des corrections des prix.
Une dynamique influencée par le marché du diamant ?
Le marché du diamant a quant à lui traversé des turbulences bénéfiques pour la clientèle.
Les prix des diamants naturels ont chuté de 8 % par rapport à 2020, en raison d’une demande affaiblie et d’une concurrence croissante des diamants synthétiques, plus accessibles.
Même si Richemont continue actuellement de privilégier les diamants naturels, la baisse du prix de ces derniers permet aux marques de présenter des articles plus accessibles ou d’augmenter leurs marges.
Conclusion
Si les performances de Richemont traduisent un succès indéniable, elles mettent aussi en lumière des changements dans les habitudes de consommation du luxe.
La demande soutenue pour les bijoux en métaux précieux et les évolutions sur le marché des diamants soulignent une quête de sécurité face à un avenir incertain, un phénomène qui devrait intéresser les autres acteurs du secteur.
Sylvain Bronzino
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