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Affichage des articles du septembre, 2024

Basique retail : améliorer la productivité, oui mais pas n’importe comment

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Dans le secteur du retail, la productivité est un facteur clé de la rentabilité.   Pour mesurer cette productivité, l'indice communément utilisé est le ratio de masse salariale sur le chiffre d’affaires.  Pour maximiser ce ratio, il est courant de contraindre les effectifs et les salaires.  C’est efficace pour réduire la masse salariale mais risque de réduire le CA dans des proportions identiques, par manque d’effectif, de compétence et de motivation.  Je préfère mesurer la productivité avec la Vente Par Heure (VPH).  Cet indicateur est calculé en divisant le chiffre d'affaires par le nombre total d'heures travaillées par les employés, sur une période donnée.  Il permet d’évaluer plus finement l'efficacité des équipes et des processus de vente dans un magasin.  Plusieurs leviers peuvent être actionnés avec plus de discernement :  1. Optimisation des plannings pour maximiser la prise en charge du flux de clients Avant de réduire le nombre d’employé...

Basique Retail : taux de transformation ou panier moyen, il faut choisir

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Dans l'industrie du retail, les entreprises concentrent souvent leurs efforts sur l’amélioration de deux KPI prioritaires : le taux de transformation (TT) et le panier moyen (PM). Ces deux indicateurs, que de nombreuses marques tentent de concilier, nécessitent pourtant des méthodes spécifiques et souvent contradictoires, ce qui complique leur gestion simultanée au sein d’un même plan d’action. En pratique : - Augmenter le TT consiste à maximiser le nombre de visiteurs qui passent à l'achat. Les techniques d’accueil et de vente sont donc orientées vers la rapidité, l'efficacité, et la satisfaction immédiate du client. - Augmenter le PM vise à maximiser le montant dépensé par client. L’accueil et la vente privilégient une approche personnalisée, une vente premium, en proposant des produits complémentaires ou de gamme supérieure, agissant ainsi sur l'indice de vente (IV) et le prix de vente moyen (PVM). Les circonstances et le profil des équipes influencent également le p...

Luxe : Un secteur sur la défensive ?

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Hermès vient d’acquérir l’immeuble abritant son magasin de la rue de Sèvres à Paris pour un montant estimé à 300 millions d’euros. Ce type d’investissements menés par des groupes de luxe se multiplie ces deux dernières années : ⁃ LVMH a acquis le bâtiment emblématique du 101 avenue des Champs-Élysées, qui abrite le magasin phare de Louis Vuitton, pour un montant approchant les 900 millions d’euros. ⁃ Le groupe a également acquis un immeuble de 18 000 m² situé au 150 avenue des Champs-Élysées. ⁃ Prada a acquis deux immeubles situés au 724 et 720 Fifth Avenue à New York, pour 835 millions de dollars au total. ⁃ Hermès a acheté un bâtiment de 9 328 m² au 11-15 rue d'Anjou à Paris pour 230 millions d’euros. ⁃ Kering a mis la main sur le bâtiment situé 715-717 Fifth Avenue à New York pour 963 millions de dollars. ⁃ Chanel a acheté les murs de son magasin situé au 42 avenue Montaigne à Paris, pour un montant non divulgué. 1. Une réponse à l’incertitude économique : Face au ralentissement...

Nul n'est irremplaçable ? Pas vraiment, finalement.

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Nike, le numéro 1 mondial du sport, avec un chiffre d'affaires de 51 milliards de dollars, a récemment annoncé le retour d’Eliot Hill à la tête de l'entreprise. Pourtant, celui-ci était à la retraite depuis quatre ans, après une carrière de 31 ans au sein du groupe, où il avait débuté comme simple stagiaire avant de gravir tous les échelons.  Cette décision a été favorablement accueillie par les marchés : l'action de Nike a bondi de près de 8 % à Wall Street. Une rapide analyse laisse apparaître plusieurs niveaux de lecture possibles : - Retour en grâce des « boomers », après une période où les plus de 30 ans étaient parfois jugés dépassés. - Nostalgie ou superstition du "c'était mieux avant". - Alors que certains experts prédisent que les deux tiers de l'humanité seront remplacés par des IA, le talent humain semble résister. Personnellement, je vois là la preuve que l'expression, mille fois entendue dans le monde du travail, "nul n'est irremp...

Une marque peut-elle descendre en gamme ?

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Alors que la marque vient de quitter le FTSE100 (l’équivalent britannique du CAC 40), Joshua Schuman, le nouveau directeur général de Burberry, a annoncé lors de la Fashion Week de Londres que la marque ne reverrait pas à la baisse son offre, et ce malgré les critiques concernant certains prix jugés injustifiés par une partie de la clientèle.  Cette déclaration peut surprendre voire décevoir certains, mais pouvait-il en être autrement ? Une marque peut-elle descendre en gamme sans affecter sa valeur perçue ? Il semble bien qu’une montée en gamme crée un effet cliquet, rendant tout retour en arrière périlleux. Par ailleurs, si le succès de certaines stratégies dépend en partie de la publicité faite autour, d’autres imposent une exécution dans la discrétion. C'est sans doute ce qu'il faut comprendre dans les propos du directeur général affirmant vouloir « poursuivre le repositionnement à la hausse de la griffe avec des prix plus équilibrés ».  En d’autres termes, il n’est pas qu...